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Les tarifs d’un photographe immobilier (Partie 2)

Lors du précèdent article j’ai tenté d’expliquer de quoi était fait le quotidien d’un photographe immobilier. Aujourd’hui je vais rentrer davantage dans le détail des coûts reliés à ce type de métier, afin de permettre de mettre en perspective l’investissement représenté par le travail fourni par le photographe professionnel dans le processus de vente d’un bien immobilier.

 

De quoi sont composés les tarifs d’un photographe immobilier ?


Dans le cadre de mon travail je possède de l’équipement : appareils photos, objectifs, trépieds, têtes de trépieds, drones accompagnés de tous les accessoires et pièces de rechanges, matériel informatique haut de gamme, disques durs externes pour le stockage, cartes mémoires, etc. 

En plus de l’équipement dédié aux prises de vue et au traitement des images, je dois payer des abonnements annuels a de multiples logiciels, une responsabilité civile pour protéger les tiers en cas d’accident avec le drone ou autre (et ces assurances sont très dispendieuses), l’essence pour mes déplacements (entre 30 000 et 40 000 kilomètres par an), les frais d’entretien de mon véhicule, etc.

Je dois également provisionner les frais de remplacement de mon véhicule aux 6-7 ans, de même que les frais de remplacement de tous les équipements photographiques et informatiques à une fréquence de 3 à 5 ans selon leur type et les évolutions technologiques dont je souhaite faire bénéficier ma clientèle. Tout cela, se chiffre en dizaines de milliers de dollars investis chaque année dans mon entreprise.

En plus des frais reliés à l’équipement il faut prendre en considération le temps nécessaire à l’accomplissement de mon travail de photographe immobilier dans une région aussi vaste que les cantons de l’est. Selon le kilométrage annuel parcouru et le nombre de séances réalisées durant cette même période, je consacre en moyenne 80 kilomètres par séance, soit environ 1,5 heures de mon temps. Ensuite il faut ajouter le temps passé en séance, lequel est variable selon le type de propriété et les services retenus par mon client. Ce temps varie entre ½ heure pour une propriété unifamiliale de 3 chambres ou un appartement de 4-5 pièces et peut aller jusque 3h pour une propriété de prestige requérant des services de photographie aérienne de jour, au lever et/ou au coucher de soleil, les photos intérieures, etc. Mais a des fins d’exemple considérons que je consacre en moyenne 1h aux prises de vues. Il faut ensuite ajouter le temps nécessaire à la partie de mon travail qui consiste à transférer les photos des cartes mémoires vers mon ordinateur, à traiter les photos dans leur version finale (post-production), l’envoi des fichiers aux clients, la préparation du matériel en vue des prochaines séances (formatage des cartes, recharge des batteries, entretien des capteurs et des objectifs, etc.). Je considère en général que le temps nécessaire à ces taches est équivalent au temps passé en séance. Ainsi pour une séance d’1 heure je vais consacrer en moyenne 1h de mon temps au travail de bureau. Pour une propriété de prestige ou plus haut de gamme, le temps consacré au travail de bureau sera lui aussi plus conséquent car beaucoup plus de photos à traiter (proche de la centaine régulièrement).

Finalement on peut ajouter 30 minutes à des taches diverses telles que la gestion des réservations de séances par courriel, messages textes ou téléphone avec les clients, les suivis des demandes diverses et la facturation. Au total ce sont donc au moins 4 heures qui sont allouées pour une séance de base facturée 165$ à mes clients. Ce temps va considérablement augmenter avec le type de propriété de même que le tarif associé au type de services retenus par mes clients.


Est-ce que tous les photographes immobiliers ont la même base de tarification ?


Les faits énoncés dans le précédent paragraphe ne s’appliquent qu’à ma situation personnelle. Chaque photographe a sa propre réalité financière et sa propre façon d’évaluer la valeur de son travail. 

J’observe toutefois que les photographes qui basent leur « stratégie » de vente principalement sur des prix bas (ce que d’aucuns appellent des prix « raisonnables ») sont obligés soit d’offrir des services diversifiés pour compenser (mariages, portraits, etc.) ou bénéficient de sources de revenus extérieures (conjoints, investissements ou autres). Selon moi cette stratégie n’est pas viable à long terme, ni pour les photographes qui les pratique ni pour leur client qui ne se basent que sur cet unique critère. L’expérience du photographe dans son domaine, son niveau d’expertise, la qualité de ses images et ses tarifs sont autant de critères à prendre en compte pour s’assurer de la pérennité de son entreprise.

Je n’ai pas la réputation d’être un photographe « bon marché », j’assume d’ailleurs pleinement le fait d’être certainement l’un des plus chers dans mon domaine. Tout est une question de perception et chaque client a sa propre perception de la valeur qu’il considère devoir accorder à la prise de photos dans le processus de mise en marché d’une propriété. Pour ma part je considère que les images des propriétés que je photographie est le paramètre le plus important de ce processus. Conscients de l’avantage concurrentiel que mes photos leur procure dans la mise en marché de leurs propriétés, certains de mes clients demandent que je travaille pour eux de manière exclusive. C’est donc qu’indépendamment du prix qu’ils payent, ils considèrent que la valeur de mes images est un bon investissement, c’est-à-dire un investissement qui est rentable. A titre d’exemple, les propriétés que je photographie ont une valeur marchande de l’ordre de 250 à 300 millions de dollars annuellement et lors des 2 dernières années le prix médian des propriétés mises en marché dans les cantons de l’est a augmenter entre 2,5 et 3 fois plus que l’inflation qui est de 8% au Québec. Mes tarifs n’ont pas suivi cette tendance, en revanche le nombre de photographes proposant des tarifs dits « raisonnables » a quant à lui monté en flèche.

Je considère que je gagne bien ma vie mais je ne m’enrichis pas en exerçant mon métier. Le salaire que j’en retire après avoir payé toutes mes dépenses (voir plus haut) et mes impôts, se situe dans la moyenne canadienne, soit de quoi payer mon hypothèque et les dépenses courantes de ma famille. 

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